Drole de mois de mai 2012


Un mois de mai 2012 à l’image des changements actuels : Climatique et Politique.


Le premier et le plus sensible chaque jour, concerne le climat : difficile d’avoir chaud et de bronzer dans les îles Ioniennes ce mois de mai ci. Pour la navigation, cette influence se fait ressentir : pas plus de 50% de voile, mais surtout : plusieurs jours de pluie, un gros orage et une tempête à quai. Le réchauffement climatique donne du froid !

Le second est associé à l’environnement politique et aussi économique. Un premier visage de la Grèce assez semblable dans les endroits touristiques, dont la fréquentation semble avoir un peu baissé. Les prix n’ont pas monté par contre. A noter qu’à quelques dizaines de mètres des rues sur-fréquentées, c’est plus vide et que dire des îles reculées : là le découragement se lit, quasiment pas de travaux en cours et les langues s’expriment. Mais où sont donc les jeunes ? Partis Monsieur !



Mais venons en au voyage proprement dit : la route suivie est presque celle prévue. Le départ de BRINDISI a été rapide car le chantier BALSAMO a bien travaillé. À notre arrivée, le bateau était à l’eau et tout a été fait. : Carénage, électronique et entretien mécanique. Le temps de revoir nos amis SARACINNO et BARSOTTI, 2 voileux engagés. Ce dernier se préparait à la régate vers OTHONI : on tourne autour de l’île grecque depuis le bas de l’Italie et l’on revient en en 15 heures environ.
 
36 heures après nous partions pour SAN FOCA : 30 milles sous un petit nord-ouest favorable. À l’arrivée dans ce port sans histoire, surprise ! des grues partout pour renforcer la digue cassée par l’hiver. Les douches et les toilettes hors service, l’eau froide seulement. Les dégâts sont importants. On ne traîne ; pas le lendemain matin départ tôt vers OTRANTE. On y attendra 24 heures que le canal se calme un peu.

La traversée est sans histoire, on ne s’arrêtera pas à OTHONI comme prévu car le temps du lendemain matin est prévu changeant. On ira jusqu’à l’entrée de GOUVIA Marina, en tout 80 milles, mais nuit au mouillage. Le lendemain entré dans la marina, bien visé car l’après midi et le soir : énorme orage méditerranéen. On restera 2 jours le temps de voir la pluie cesser et de se réapproprier CORFOU. Et départ pour le paradis de PAXOS 30 milles plus bas. Une nouveauté : une troupe d’oies a élu domicile sur les quais et se partage les faveurs des plaisanciers. Le même restaurant de grillades, à nous des petites dorades, pour le prix d’un plat de pâtes à METZ.
 
Le lendemain vers le sud et LEFKAS, le passage du pont tournant est toujours un moment fort. Surprise là aussi : pas de dégâts hivernaux, mais marina à moitié vide. Seul le personnel de la marina n’a pas baissé : toujours aussi nombreux dans les bureaux, on aura droit à 1 facture de stationnement, 1 autre pour l’eau potable, une autre pour la douche, un mémoire pour le dépôt de garantie de la clé. Beaucoup de temps perdu, ce petit monde vit hors de la crise ambiante. Au port, les pécheurs sont là, petits et grands à bricoler sur leur bateau et leurs filets.
 
Le lendemain départ vers le sud par le canal, on s’offre une navigation sous génois dans l’étroit canal, à la sortie, les voiliers de location et les autres sont là, sous voile, avec 15 nœuds entre les îles, on passe près de SCORPIOS avec 3 voiliers au mouillage pour repenser au milliardaire, à la First Lady et à la sublime CALLAS. La petite brise s’arrêtera dans la baie de SIVOTA : Oui c’est la à droite en entrant dans le canal entre les îles.
On est au calme et au rythme des tavernes ou de légères factures se font à la main sur un carnet à spirale de feuilles blanches. Comptez au plus 20 euros pour des entrées grecques, un poisson grillé et le vin de la taverne à volonté, rajoutez un gâteau grec en fin de repas et la goutte de grappa offerte. Pour le port, c’est gratuit, à l’ancre sans électricité, mais le voisin vous offrira l’eau. Certains plus entreprenants vous proposent une douche chaude pour 3 euros.
 
Le lendemain une bonne navigation vers CEPHALONIE avec un petit 15 nœuds au départ, mais il montera dans le canal entre LEFKHAS ET ITHAQUE, à 14 heures c’est plus de 25 nœuds au prés, on abat vers ITHAQUE pour plus de confort, et où le port de VATHI nous attends. Retrouvailles, petite nuit et nord-ouest doux.
La deuxième partie se fera en revenant sur CEPHALONIE au port de FISKARDO, un autre havre. Cependant un vent d’est est annoncé pour le lendemain. Il est prévu pour 25 nouds. Ça va encore. On l’attendra sans naviguer, d’autres s’y risquent. On aura droit à 6 heures de rafales à 40 nœuds, à des arrachages d’ancres, à un ponton abîmé, à des départs en vitesse. Pas de dégâts pour MERCATOR dont l’ancre à tenue sous les rafales de biais.
Ce sera ensuite l’île de KALAMOS avec son port et son célèbre restaurateur et harbour master « GEORGES ». Il capte 90 % des plaisanciers, mais il a l’air las. Un saut dans le village, et là nous verrons bien que tout est très calme. Pas d’initiative, pas de travaux, pas de jeunes. Les routes s’abîment, beaucoup de véhicules ancestraux, c’est dur la vie dans cet apparent paradis.
Encore une halte le lendemain vers un autre « port gratuit : ASTAKOS. L’eau sera prise à la borne d’arrosage des pelouses publiques, et le pope nous fera visiter son église et ses trésors. Le soir, les pêcheurs partent et d’autres reviennent. Un gros chalutier regorge de crevettes.
 
Le lendemain vers le golfe de PATRAS ce sera une grosse surprise un port énorme mais vide (presque). On se fera refouler manu militari, tout est confidentiel.Après étude, il s’agit d’un projet financé l'Union Européenne et qui erre depuis. À l’origine un projet de port de containers avec des grosses grues de déchargement. Il n’y aura jamais eu de containers sauf sur les images retouchées au Photoshop d’une publicité ancienne. Tant pis ce sera un port de démantèlement de vieux bateaux. Il n’y en aura pas. On parlera ensuite de stockage de déchets de fin de vie (?) Je crois que c’est cela qu’on nous a empêché de voir. Barbelés, chemin de ronde, gardes. Sur GOOGLE MAPS l’image est blanchie.
Ceci invite à quelques réflexions.

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