Fin des navigations 2011



Les bagages sont au pied de Mercator, Bernard ferme le bateau, maintenant à sec pour les 6 mois d'hiver. Le retour vers Metz se fera avec quelques haltes vers de jolis sites italiens : MATERA, la cité troglodyte du Basilicate et PISE qui est - aussi - un vrai "hub" pour les trajets d'avions. En 2011 les couleurs de la Moselle et de Metz auront été portées sur plus de 1 100 milles marins.


En attendant 2012


En quittant la Croatie à CAVTAT, tout au sud, nous avons visité au Monténégro, "seulement" les Bouches de KOTOR. Immense lac salé intérieur ouvert sur la mer, entouré de montagnes, où la ville fortifiée de KOTOR se trouve à presque 30 kilomètres de la mer, entourée de remparts et surplombée d'une forteresse. L'entrée des bouches garde encore toutes ses défenses d'artillerie. La guerre n'est pas loin : moins de 20 ans. À mi-chemin, les monastères, sur des îlots, offrent le calme reposant et la vue panoramique. Là, un musée des ex-voto dédié aux remerciements des marins se visite.

À 2 pas, la petite ville de PERAST offre, au ponton, une halte douce et gastronomique, au restaurant hôtel CONTE, divin par son cadre et son service. Le Monténégro porte bien son nom : "Montagne Noire", noire car très souvent à l’ombre de ces abruptes montagnes, le soleil s’y couche tôt.
La météo incertaine nous encourage à regagner notre hivernage "en face" à BRINDISI à 200 kilomètres, ce sera l’affaire d’une nuit 20 heures au plus.

La première partie de la traversée est normale, 12 / 15 noeuds de nord-est, comme annoncée. Mais arrivée en plein milieu, alors que le vent devait baisser, il monte : 20 noeuds, puis 25, 27, de trois quart arrière. La météo est vraiment incertaine. La mer devient inconfortable, on s'attache court dans le cockpit, la nuit est noire, le tableau AIS qui signale la présence de cargos est vide: on est seuls sur la mer. Les vagues s'amplifient, on ne les voit pas venir.Ça secoue et accélère : Il faut réduire, 1/3 de génois, 1/5 de grand voile pour ne pas accroître le départ au lof, barrer devient fatigant et aléatoire, nous décidons au quart de 1 h 30 de confier la barre au pilote automatique. Il fera aussi bien que nous. Un peu de moteur à 1100 tours pour stabiliser et éviter de vider les batteries. Cela devient un peu plus confortable et moins fatigant.

C'est cet aspect aléatoire des événements qui est fascinant, on est dans l’incertain, où est la prochaine vague ? sera t elle plus forte ? le bateau va t il se coucher encore plus? on est proche de la nature, mais la nature est très indépendante! Impossible de prétendre contrôler quoique ce soit sur elle : on est au milieu du parcours, retourner serait plus difficile, il ne reste plus qu’à s’organiser et se satisfaire de cette situation : « à la grâce de Dieu », faire preuve d’humilité, et de serrer les dents. La situation n'est pas terrible, elle est seulement dure.

Le jour arrive, effectivement les vagues sont hautes 2,50 à 3 mètres, mais maintenant on les voit, elles sont régulières, elles deviennent moins effrayantes. À aucun moment, le bateau n'a été couché à plus de 45°, ni le cockpit envahi d'eau par une déferlante. Mercator est bien conçu, résistant et souple à la vague. Sa quille en forme d’obus rappelle bien. Dans ces moments nocturnes, le voilier se transforme en être vivant, il possède alors une âme, et il nous accompagne dans nos attentes.

Les milles s'écoulent, la distance diminue : 30, puis 20, puis 10 milles, enfin le mobile capte du réseau, les cheminées de BRINDISI apparaissent dans la brume en même temps que les cargos qui entrent et sortent du port.
Enfin après 125 milles et 24 heures, la grande rade est atteinte, dès l'abri de la grande digue, tout s'apaise. Vite à droite après le château, la marina, un ponton, une place libre. On y arrive seuls sans accueil, on s'amarre, le vent souffle toujours, un bon café au lait, il est 14 heures 30 et nous n’avons que grignoter depuis hier après midi, sans pratiquement dormir et les yeux se ferment alors pendant 3 heures.

Le lendemain, c’est la sortie du bateau au chantier BALSAMO, n’accueillit pas MASSIMO lui-même, l'affaire est réglée rapidement. La coque n'est pas sale, MERCATOR a tellement navigué et bougé que les algues ne nous ont pas rattrapé. Il est installé à côté d’un grand frère qui vient de Hollande en ayant contourné l’Ecosse par le Nord et franchi Gibraltar. Une leçon d’humilité pour nous, on trouve toujours « plus » sur la mer.

Ce vendredi soir, visite à notre ami BARSOTTI notre hôtelier de l'an dernier, régatier sur "Grand Soleil" et bien classé régulièrement à la régate "Brindisi-Corfou". Nous dînons de spaghettis aux vongoles, un délice et nous échangeons des souvenirs de marins, un peu en italien, un peu en français et beaucoup en anglais.

Dimanche, détente, ce sera la visite de la ville de MATERA au nord-ouest, après TARENTE. Ville troglodyte, habitée depuis le paléolithique sans interruption et inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité. Les touristes sont italiens en ce beau et chaud début d'octobre.

Pour le retour, fidèles à RYANAIR nous faisons escale 24 heures à PISE, où la tour campanile penche toujours de 4 à 5° vers le sud, c'est peu, mais très bizarre à 55 mètres de haut! L'ensemble de la place des miracles: cathédrale, baptistère, cimetière et tour est restauré et d'une blancheur admirable.

Mais autour il est difficile de prendre une photo sans touriste. Ils sont là, de toutes les couleurs, grouillants et piaillants, et nous en faisons partie. Retour à METZ par HAHN, regrettant encore une fois la sous-utilisation de notre aéroport de Metz-Nancy-Lorraine. La recette ne nous apparaît pas difficile, il suffit de copier ce qui est fait à HAHN.

En attendant les navigations de 2012, nous allons maintenant travailler et trier la montagne de photos que nous ramenons. En attendant 2012, ce sera la base de nos expositions, cet hiver à METZ.

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